La Porte à côté
De Fabrice Roger-Lacan
01/12 > 31/12
Elle est psy. Lui vend des yaourts. Ils sont voisins de palier, ils se détestent cordialement et comme des millions de célibataires perdus dans la ville, ils explorent furtivement les sites de rencontre à la recherche de l’amour – quelqu’un qui serait juste aux antipodes de ce personnage infernal qui vit la porte à côté. Et lorsqu’enfin, par la magie des tests d’affinités, ils trouvent chacun l’âme sœur, ils ne résistent pas au malin plaisir de se l’annoncer. Histoire de s’affronter encore une fois…
Un duel sans merci pour le plus grand plaisir de ceux qui ne sont pas leurs voisins…
Une pièce à l’humour irrésistible où s’enchaînent les répliques d’un auteur malicieux, grand observateur du genre humain.
Les pérégrinations amoureuses de nos semblables
Fabrice Roger-Lacan pointe les inquiétudes de la génération des quinquas et se confronte avec un humour gentiment ironique à des sujets éminemment actuels.
Pierre Desproges énonçait ce que chacun, à la ville ou à la campagne, pense de ceux qui habitent aux alentours : “ le voisin est un animal nuisible assez proche de l’homme…” Fabrice Roger-Lacan a pris cette maxime à son compte comme point de départ de sa pièce. Ce qui rapproche nos deux voisins, au-delà de leur proximité géographique ? Une solitude affective. Ce qui les éloigne ? Tout ou presque… sauf que la vie se charge, avec plus ou moins de hasard et de curiosité, de faire en sorte qu’ils ne cessent de se croiser, de se parler, de se disputer… Pour mieux connaître la vérité sur son compte, il suffit d’offenser son voisin, qui ne manquera pas de vous la révéler. C’est exactement le trajet que feront les deux protagonistes de la pièce.
Un texte intelligent, émouvant et original, qui nous livre de très beaux dialogues, brillants, virevoltants et d’une haute tenue littéraire.
La Porte à côté appartient clairement à la catégorie des comédies romantiques mais l’auteur brise les stéréotypes. Le vendeur de yaourts est de gauche quand l’émule de Dolto vote UMP. Les deux héros vivent leur solitude dans un confort bobo tout en cherchant l’âme sœur sur des sites de rencontres.
Fabrice Roger-Lacan manie l’art de transformer chaque petite fissure en blessure saignante. Son plus grand bonheur : « Que les couples sortent de ce spectacle en se disant que ce n’est pas si grave de s’engueuler. »
Avec
Catherine Conet et Alexis Goslain
Mise en scène
Fabrice Gardin et Sandra Raco
Décor
Léa Gardin
Note d’intention du metteur en scène
Quand j’ai cherché un nouveau projet avec la même distribution, j’ai repensé à ce texte qui m’avait tant plu à la lecture par son esprit de répartie et la façon de croquer les personnages en trois répliques. Pour mieux connaître la vérité sur son compte, il suffit d’offenser son voisin, qui ne manquera pas de vous la révéler. C’est exactement le trajet que feront les deux protagonistes de la pièce.
Les spectateurs sont conviés à ce jeu et ils y entrent à fond, les répliques brillantes et drôles fusent tout au long de cette pièce très actuelle et on assiste à une fine étude de caractères où l’humour règne en maître.
Il me tarde de tracer des pistes dans cette pièce qui parcourt les sinuosités de l’âme humaine, ses paradoxes, ses peurs, ses complexes (comme dirait la psychologue qu’« Elle » est) pour aider les comédiens à mettre dans le mille et convaincre le public cible (comme dirait le chef de produit qu’il est « Lui »).
Et puis cette dispute est en fait une longue scène de séduction ! On ne peut pas vraiment dire que ces deux-là s’y prennent de la meilleure manière qui soit mais ces deux handicapés du sentiment cherchent, très maladroitement, à sortir d’une solitude qui commence à leur peser.
Tout le monde attend avec impatience que les deux comparses succombent à leur inévitable union. Il y a des mouvements d’approche et de retrait mais rien n’est plus efficace, au théâtre, qu’un rapprochement amoureux qui tarde et hésite à éclore. On est suspendu aux désirs capricieux de ceux qui hésitent.
Couple conflictuel mais couple quand même, le public lui le sait et joue le jeu, attendant avec confiance le happy end final.
F.Gardin